En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour sécuriser votre connexion et faciliter votre navigation.

Imprimer cette page

Une médiatrice témoigne sur une de ses premières médiations

Christel Koehler exerce comme médiateur depuis un an environ. Ce n’est pas son activité principale. Elle témoigne sur une de ses premières médiations.

Quelle était la situation de cette médiation ?
Il s’agissait d’un conflit entre un professionnel et sa cliente. Ce conflit était assez aigu, puisque des coups avaient été échangés et que chacun avait porté plainte contre l’autre. Chacun avait donc intérêt à ce que l’autre retire sa plainte, mais la cliente souhaitait une véritable reconnaissance de la responsabilité du professionnel. Dans la médiation, le conflit achoppait sur ce point-là. Etant encore peu expérimentée, j’étais en co-médiation avec deux médiateurs plus confirmés. La médiation a eu lieu dans un lieu neutre, un local associatif. Elle a duré quatre heures. Les deux médiants ont finalement chacun retiré leur plainte.
Avez-vous un moment fort à nous raconter ?
La discussion tournait en rond. Au bout de 2h30 environ, j’ai pris mon inspiration et fait une mini-synthèse, exercice qui me semblait jusque-là plutôt du ressort d’un médiateur expérimenté. J’ai donc repris l’essentiel des propos, et surtout, des émotions que je ressentais chez l’un et l’autre, en espérant ne pas trahir leurs pensées respectives. Ils approuvaient en hochant la tête pendant que je parlais des choses profondes, voire douloureuses, qu’ils avaient exprimées. J’étais soulagée de voir que je ne trahissais pas leur point de vue et que je pouvais résumer leur propre ressenti. Cela a redynamisé les échanges et a permis à chacun un peu plus de recul sur leur vécu, ce qui a aidé à cheminer vers un autre regard sur le conflit.
Quels ont été vos ressentis avant et au cours de cette médiation ?
J’éprouvais beaucoup de stress avant l’entretien, du fait d’un enjeu plus fort que dans d’autres situations où j’avais pu intervenir. J’avais peur d’être en retard dans le lieu de l’entretien, que je ne connaissais pas, alors qu’il y avait une pluie battante. Cela m’a invité à prendre de l’avance, afin de commencer sereinement. Pendant l’entretien, j’étais rassurée de voir que le déroulement ressemblait à des situations vues lors de ma formation et que j’étais à l’aise pour écouter et intervenir. C’était fluide. Après l’entretien, je me suis sentie soulagée d’avoir pu voir ces personnes sortir de leur conflit et que, bien qu’encore médiatrice « junior », je pouvais sereinement mener une médiation, même plus compliquée que les situations de travail auxquelles j’étais davantage habituée.